La semaine derniere, alors que nous nous demandions quoi faire pendant le week-end, notre nouvelle amie Alice nous propose de joindre un groupe qui va a Pulau Pramuka. Il s’agit d’une des iles proche de Jakarta dans l’archipel de ‘Pulau Seribu’ ou ‘Thousand Islands’ (= Milles Iles). Contrairement a son nom, il n’y a de 105 iles dans l’archipel, et seules une dizaines sont habitees. Toutes contente du plan (pas cher du tt), nous sautons sur l’occasion. Mais aux cours de notre week-end nous avons du affronter 7 epreuves, nouvellement nommes les « 7 merveilles de Pramuka » :
- muret de l’enfer
Nous voila donc samedi matin a 5h30 le matin dans le taxi pour le port de Muara Angke. Bon on en a pas vraiment entendu parler avant (le port ‘classique’ etant Ancol), mais on ne se pose pas trop de questions. Arrivee au port, blocage total, impossible d’avancer. Comme nous sommes deja en retard nous partons toutes les trois a pieds a travers le ‘fish market’ (marche au poisson). Il faut d’abord se faufiller entre les voitures, les scooters, les bajajs, minibus et autres... Nous suivons gentillement une file de gens, seulement 3 ‘Boule’ a 6h du matin dans les rues du port ca ne passe pas inapercu !!
Puis nous jouons aux equilibristes sur un muret assez haut mais tres etroit... « est-ce qu’il vaut mieux tomber cote voitures et motos ou cote egouts stagnant qui sers de poubelles de quartier ? » je me demande, et malgres mes deux sacs glissants et mon equilibre precaire j’ai vaincu le muret et la force de gravite !! YES
- l’odeur du fish market
Vous me croyez au bout de mes peines ? Hey ben moi aussi, mais non... Une fois le souffle repris et notre sortie saines et sauves du muret du desespoir, nous avancons peniblement dans les rues du port qui ne sentent pas franchement bon, puis nous tournons dans une rue, plus large, sans vehicules aparents
« chouettes on va enfin marcher tranquillement »
Les grosses flaques qui s’etalent dans la rue ne nous font plus peur (on a eut beaucoup d’eau et de boue sur nous deja pour arriver la), et on avance. Mais a chaque pas fait en avant les odeurs du fish market se ressentent plus fort. Le poisson mort, les poubelles a meme la rue, l’eau stagnante, la chaleur de Jakarta, la pollution des bajaj fuyant... l’odeur devient insupportable. Par reflexe je met mon foulard sur mon nez, mais ca ne suffit pas... Je le pince tres fort, mais l’odeur rentre par le bouche... J’avance tant bien que mal, cette fois c’est plus possible je vais vomir... un enorme haut-le-coeur me prend je jette mon foulard sur le cote pour ne pas le salir « non Claire-Marine, tu ne peux pas vomir, y a les filles, faut avancer ». Je ravale bravement... J’avance, pas fiere, en regardant le sol, « cette eau est vraiment vraiment sales, et qu’est-ce que c’est que tout ces petits points blancs ? ... Non mais ca bouge»... DES LARVES... Je retient une deuxieme remontee de mon estomac!
Enfin nous arrivons au meeting point, toujours le foulard sur le nez, un groupe de gens nous attend au milieu d’une foule dense. Voyant arriver 3 « boule[ttes] » ils se jettent sur nous et nous attirent directement vers le port.
- Quel bateau ?
Une fois qu’on est tous au bord de l’eau, la nouvelle epreuve consiste a trouver quel est le bon bateau. Vous avez peut-etre deja compris que le standard de notre week-end etait indonesien! En tout cas nous on avait bien compris que le bateau ne serait pas d’une super qualite et qu’on serait surement nombreux dessus. On esperait seulement qu’ils auraient suffisament de gilets de sauvetage pour nous. Alice naivement : « de toute facon le nombre de gilet limite le nombre de personnes a bord ! » Que tu crois Alice, que tu crois.
Notre organisatrice en chef nous fait passer par une rigole au dessus de l’eau du port, sur laquelle se trouvent plein d’indonesiens entasses le long du mur. Un nouveau jeu d’equilibre pour nous, « Si je tombe dans l’eau du port c’est pas la peine de me repecher, vous me tuer directement – nous dit Marine – je prefere mourrir tt de suite que dans d’atroces souffrances infligees par les milliards de maladies que je vais attraper instantement » ! Avec une tres grande adresse nous montons tous sur un bateau – evidement l’adresse n’a pas ete justement repartie entre tous et j’ai reussi a m’etaler sur une autre filles du groupe « Au fait je m’apelle Claire-Marine ». Voila comment j’ai fait la rencontre de Bernie une autrichienne de 22 ans.
Nous voila tous debout sur le devant du bateau tasses les uns sur les autres sans pouvoir bouger... et les gilets de sauvetage ? « sorry miss » y en a pas pr tout le monde ! Alors qu’on se demandaient tous comment survivres a 3h de bateau debout, notre guide nous rapelle, on change de bateau !
Bonne nouvelle. Nous voila beaucoup mieux installes, dans un bateau moins charge (seulement 350 personnes au lieu de 400), et avec des gillets de sauvetage. On commence par nous entasser au fond du bateau « polisi miss, polisi ». Ha oui, j’avais betement cru que c’etait un bateau legal !
- Imigrees Illegales
Pour survivre a notre immigration illegale sur Pramuka, nous avons quand meme reussi a choper les places sur le pont du bateau des qu’on a echappe a la police.
La nous avons largement profite du soleil et de la mer tranquillement. Jusqu’a ce que les vagues fassent severement pencher le bateau surcharge. Nous n’avons pas quitte nos gillets de sauvetages, non pas pr des raisons de securites, mais bien pour le confort : c’est pas si mal comme coussins finalement !
Apres l’accident du Rock Bar de Bali, et un certain nombre de poisse depuis mon arrive, chacun connait ma chance ! C’est pourquoi personne ne sera choque d’apprendre que j’ai fait connaissance avec l’eau avant l’arrivee a l’ile ! Rattrapez vos fous rires, je ne suis pas tombe dedans, ca aurait ete trop facile. Non, dans un moment de vagues un peu plus grosse, l’une d’entre elles a decide de passer par dessus bord gentillement. Marine et Alice qui etaient plus en avant sur le pont n’ont eut que quelques gouttes, leurs gillet-siege ayant pris l’eau pour elles, mais etant appuyee contre le debut de la cabine ‘de pilotage’ l’eau qui a glisse sous elles est venue s’ecraser sur moi ! J’ai une droit a une douche de fond en comble ! Et oui c’est ca la classe. Ca a au moins eut l’effet de faire rire tout le monde au tour ! [Je savais bien que j’aurai du etre clown]
- la douche
A notre bonne surprise, notre logement sur place etait une maison entiere, louee pour nous. Bien contents de notre sors nous nous sommes repartis les chambres, et sans le demander Marine, Alice et moi avons recupere la meilleurs chambre : la mezanine avec 2 grands lits cote-cote. Et avec notre salle de bain pour nous. Pour des raisons de restrictions, il n’y a pas d’electricite dans la journee entre 7h et 17h (ni entre 1h et 4h du mat), ce qui signife pas non plus d’eau (faute de pompe). Pour les toilettes c’est pas un probleme, souvent ca continue de marcher et au pire il y a tjrs un bassin d’eau avec un petit sceau. Mais pour la douche c’est autre chose. De toute facon il n’y avait pas de pommeau de douche ni de robinet en hauteur. La technique voulait qu’on fasse couler de l’eau dans le petit sceau puis qu’on se le vide sur le corps et la tete. Sachant que si jamais l’eau ne coulait plus (ce qui evidement arrivait plus souvent que le contraire) l’eau a utiliser devenait l’eau du bassin.
Il faut savoir que ce genre de bassin n’est jamais vide et que nous sommes dans un pays tropical ou les moustiques et autres betettes sympathique aime pondre dans les eaux stagnantes. L’eau de notre bassin etait jaune et tres odorante.
Bon la je dois bien vous avouer que je n’ai pas eut le courage de me « doucher » contrairement aux filles et je suis restee sales pendant tout le week-end. Heureusement que j’avais quelques lingettes monoprix avec moi – oui je sais c’est pas ecologique !
- Le Rat-reveil
Au cours de notre diner sur le peron de la maison, nous avons fait connaissance avec un certain nombre de chats venus nous envier notre poisson. D’ailleurs je dois bien avouer que manger du poisson tout le week-end apres avoir vu le fish market c’est tres ecoeurant. Et au milieu des chats quelques rat couraient tranquillement... finalement c’est tres tres securisant de courrir au milieu des chats quand on est un rat, c’est bien connu. N’empeche que pas un chat un bougaient a la vu des rats.
Toujours est-il qu’apres ces scenes de vies en soiree, la nuit fut bien agitee. Comme il faisait tres chaud dans notre mezanine et que l’air conditionne ne marche pas entre 1h et 4h (faute d’electricite), les cauchemars ont surgis dans nos reves. En particulier dans les miens puisque je me suis plusieurs fois reveille en me demandant « Comment je fait si un rat debarque dans la chambre ? ».
Puis vers 4h du mat un bruit ‘toc toc toc toc toc toc’ tres continu et regulier me reveille. Il faisait chaud alors je me souleve partiellement pour me retourner quand j’appercois sur le mur en face une tache noir qui n’etait pas la la veille au soir. Je n’assois sur mon posterieur pour mieux identifier la tache. Le bruit continu « toc toc toc toc toc », la tache bouge en de petit mouvement sacades et repetitif ... le bruit vien de la tache
HAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAARRRRRRGGGGGGG !
Je hurle : la tache c’est un rat en train de grignoter un morceau de bois ! HHAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAARRRRRRRRRRRRRRGGGGG
Y A UN RAT !!!! Y A UN RAT !!!!!
(bon a 4h du mat le sang-froid je connait pas)
Marine bondit imediatement sur ses fesses en aggripant le bras d’Alice jusqu’au sang « quoi, quoi ? ou ca ? ou ca ? »
Alice avec ses boules Quies et son bandeau a yeux : « vous voulez que je m’en occupe ? »
« ha, tu peux, oui oui alors » je dis tout en me levant pour chercher une chaussure !
Je me retourne vers Alice, elle a toujours la tete dans l’oreille : « on n’a pas de chaussures, elles sont toutes dehors » (foutu pays ou il faut se dechausser a l’exterieur).
Tremblante de peur et de sommeil je m’agrippe a mon sac-a-viande en le secouant pour pas que le rat m’apporche... effet contraire : le rat effraye bondit sur la balustrade de l’escalier puis sur la premiere marche. Et merde, et merde, il faut que je reveille le couple qui dors dans le salon « STEVE, STEVE THERE IS RAT !!! ITS COMMING ITS COMMING » . Steve se leve, le rat remonte quelques marches effraye, je hurle totalement panique « GO AWAY, GO AWAY ». Steve va ouvrir les portes de la cuisine et de l’entree, le rat se precipite dans la salle a manger et se cache sous une commode. Quand Steve revient nous avons predu la trace du rat, courageusement il verifie sous la commode, rien. Il retourne fermer les portes et je retourne titubante de peur vers mon lit ou Marine sers toujours le bras d’Alice qui ne dors plus « Il est parti, il est parti ? » « je crois que oui Marine, Steve c’en est occupe ».
- Taxi
Et comme derniere merveille, qui pour une fois n’etait pas vraiment pour nous, il a bien fallu rentrer dans nos appartements respectifs. Evidement on est re-passes par le port et par le fish market, mais cette fois les rues n’etant pas bouchees, nous avons pu utiliser un mini-minibus pour nous sortir du port et nous emener jusqu’a grogol ou nous avons pu prendre un taxi. En temps normal, les taxis sont assez contents et fiers de prendre des ‘boule’, encore plus quand c’est des filles. En prend c’est carrement le top, alors imaginez en prendre 4 ! Pour diminuer les couts nous avions decide de monter Alice, Bernie, Marine et moi toutes ensembles. Ca il etait fiere quand on toutes montees a bord de sa toyota, apres il a un peu dechante ! Et oui, pas de bol il est tombe sur 4 boulettes qui pue ! Et pour puer on puaient. Nous on ne s’en rendais plus compte, jusqu’a ce qu’on le voit conduire la main sur le nez ! La on s’est dit que merde, les relants d’odeur ne venaient pas de notre imagination, mais bien de nous !!
Il faut que les odeurs on les a accumule : fish market, 3h de bateau, snorkeling, douche dans l’eau croupie pr certaines, pas de douche pr d’autres, re-bateau 3h, et re-fish market ! C’est dur de se dire qu’on peut puer comme ca et ne meme pas s’en rendre compte...
En tout cas apres la douche de 30min avec lavage multiple de gommage intensif ca c’etait top !
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